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Liban : Médecins du Monde auprès des réfugiés, des migrants, et des demandeurs d'asile

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Le Liban n'est pas signataire de la Convention de Genève de 1951 sur le statut des réfugiés. Le pays a inscrit dans sa constitution le refus de l'implantation des réfugiés sur son territoire arguant du respect de la résolution 194 du Conseil de Sécurité des Nations Unies. Médecins du Monde intervient auprès des travailleurs migrants, réfugiés et demandeurs d'asile incarcérés dans les prisons libanaises et des réfugiés palestiniens vivant dans les camps du nord du pays.

Programme d'accès aux soins et aux droits des travailleurs migrants, des réfugiés et des demandeurs d'asile incarcérés dans les prisons libanaises

La loi prévoyant une peine de prison en cas d'entrée illégale au Liban, les étrangers clandestins ou « sans papiers » représentent plus du tiers de la population carcérale libanaise. La prison centrale de Roumieh, proche de Beyrouth, accueille une moyenne de 3 500 détenus pour une capacité d'accueil théorique de 2 000 personnes et reçoit plus de 70 % des étrangers incarcérés au Liban. Les conditions sanitaires et psychologiques y sont précaires. A la promiscuité, l'isolement et la discrimination s'ajoute l'angoisse liée à l'absence d'information sur leur avenir. Un accès aux soins limité, des difficultés d'accès à l'eau et à une alimentation variée ainsi que de mauvaises conditions d'hygiène les rendent encore plus vulnérables face à la maladie.

MdM travaille avec 7 partenaires associatifs auprès des femmes, des mineurs et des hommes dans une quinzaine de prisons situées dans chacune des quatre grandes régions du Liban : le Mont Liban, le Nord, le Sud et la Bekaa. Cependant MdM mène, en partenariat avec l'association libanaise Justice et Miséricorde (AJEM), l'essentiel de ses activités d'aide médicale, sociale et juridique dans la prison centrale de Roumieh.

Au-delà du soin, MdM mène des actions de lobbying. L'association a ainsi présenté aux Forces de Sécurité Intérieure (FSI), en charge de l'administration pénitentiaire et du Ministère de la Santé, un état des lieux des conditions sanitaires de détention, de l'accès aux soins et de l'organisation des soins dans les prisons du Liban ainsi que des recommandations concrètes et réalistes visant à l'application des standards nationaux et internationaux régissant la santé en milieu carcéral. Un atelier de travail sur la santé carcérale sera organisé à l'été 2008, en partenariat avec l'AJEM et les FSI : il devrait permettre l'élaboration d'un plan d'action pour mettre en oeuvre ces recommandations.

Depuis quelques semaines, Médecins du Monde mène également un programme de santé mentale dans les camps de réfugiés palestiniens du nord Liban.

Depuis 1948, le Liban est l'un des principaux pays d'accueil des réfugiés palestiniens. Le pays a adopté depuis les années 1960 un ensemble de mesures législatives discriminantes à l'égard des réfugiés palestiniens qui les marginalisent de la société libanaise en restreignant leurs droits. Non couverts par la convention internationale relative aux réfugiés, les Palestiniens ne bénéficient dès lors d'aucun système de protection. Même si certains ont obtenu le statut de réfugié auprès de l'UNRWA (United Nations for Relief and Work Agency for the Palestinian Refugees), qui leur donne droit à ses services d'assistance en matière de santé, d'éducation et d'assistance sociale, nombre de Palestiniens ne sont toujours pas enregistrés.

Au regard des besoins des réfugiés palestiniens, MdM a donc lancé un programme visant à améliorer la prise en charge des problèmes de santé mentale des adultes palestiniens au sein des camps de Nahr el Bared et Baddawi. Ce programme est mise en place en partenariat avec l'UNRWA et les ONG locales intervenant déjà dans les deux camps de Baddawi. Au-delà de la prise en charge directe des patients sur les deux camps, le programme vise à renforcer les connaissances et les compétences des personnels médicaux et paramédicaux des centres de santé de l'UNRWA et du Croissant Rouge Palestinien (PRCS) en matière de dépistage et de prise en charge des troubles psychopathologiques et sur l'utilisation des psychotropes.