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Côte d'Ivoire

Le secteur privé ivoirien se penche avec l'ONUCI sur sa contribution à la consolidation de la paix en Côte d'Ivoire

Abidjan, le 30 juin 2008 - Plusieurs operateurs économiques ont participé lundi, 30 juin 2008, à un séminaire consacré à « la contribution du secteur privé ivoirien dans la consolidation de la paix », organisé par l'Opération des Nations Unies en Côte d'Ivoire (ONUCI) au siège de la mission à Abidjan.

Le séminaire s'est ouvert en présence du Ministre de l'industrie et de la promotion du secteur privé, Mme Amah Marie Tehoua, et du Représentant spécial adjoint du Secrétaire général des Nations Unies, Georg Charpentier, qui est également le Représentant résident du Programme des Nations Unies pour le Développement (PNUD) et le Coordonnateur résident du Système des Nations Unies en Côte d'Ivoire.

Intervenant lors de la cérémonie d'ouverture, M. Charpentier a rappelé le rôle de premier plan joué par les opérateurs économiques dans l'exécution du Programme de sortie de crise du gouvernement ivoirien, auquel l'ONU apporte sa contribution. « L'économie de la Côte d'Ivoire repose sur un secteur privé vibrant, une base industrielle solide et une infrastructure bien développée » a poursuivi M. Charpentier, avant de souligner que, par conséquent, la consolidation de la paix et la relance économique dépendent aussi de l'engagement fort du secteur privé.

Il a exhorté les opérateurs économiques à s'engager davantage pour contribuer à consolider la paix et surtout à montrer aux populations les dividendes concrets de la paix, suite à l'amélioration de la situation sécuritaire dans le pays après la signature de l'Accord politique de Ouagadougou.

M Valy Kanate, Vice-président chargé du Conseil et de l'Information aux Entreprises, représentant le Président de la Chambre de Commerce et d'Industrie de Côte d'Ivoire a, d'entrée de jeu, rappelé combien le secteur privé était essentiel dans les « opérations cherchant à mobiliser et coordonner les efforts nationaux et internationaux visant à stimuler le développement économique, le renforcement des institutions politiques et juridiques, tout en assurant l'établissement d'une société civile ».

M. Valy a mis en exergue les défis importants relevés par le secteur privé dans l'accompagnement de l'Etat dans la recherche d'un climat social apaisé.

Selon M. Valy, c'est le secteur privé, de par son activité, qui alimente les caisses de l'Etat, lui donnant ainsi les moyens de réguler l'activité sociale, et qui contribue à la réduction du chômage par la création des emplois. Ainsi, le total des recettes d'impôt en 2004 était de 1241,1 milliards de FCFA, la part de la population active employée dans le secteur privé de 23%, et l'investissement privé a représenté 6,6% du PIB en 2005, sans oublier la part prépondérante du secteur privé dans l'éducation.

M. Valy a estimé que « grâce à l'action du secteur privé, la crise a pu être contenue dans des proportions que l'on sait ».

Il a indiqué que le séminaire permettrait à son institution de s'exprimer sur quatre chapitres-clefs identifiés par le PNUD et les autres services de l'ONU, dans les zones touchés par la guerre et en phase de reconstruction, notamment la bonne gouvernance, la sécurité, l'économie et le social.

Le Ministre de l'Industrie et de la Promotion du secteur privé, Amah Marie Tehoua, a, de son côté, rappelé le rôle majeur joué par le secteur privé dans la normalisation de la situation dans le pays, en dépit des effets pervers de la crise. « Oui, le secteur privé a donné à l'Etat les moyens de faire face à ses engagements à travers le paiement des taxes et impôts, en préservant au mieux les emplois, ce qui a contribué grandement à préserver la paix sociale », a-t-elle fait remarquer. Selon Madame le Ministre, ces efforts dénotent d'un « patriotisme économique des opérateurs économiques ».

Elle a indiqué que le rôle du secteur privé serait encore plus important dans la consolidation du processus de paix, notamment dans la réinsertion des ex combattants et la création d'emplois pour les jeunes diplômés.

Se référant aux quatre chapitres mentionnés par M. Valy, Madame Tehoua a indiqué que toutes ces questions faisaient l'objet d'une attention toute particulière du Gouvernement, qui travaille en étroite collaboration avec le secteur privé en vue de trouver les points d'inflexion susceptibles de favoriser une plus grande compétitivité des opérateurs économiques. Dans le cadre des actions entreprises au plan national par son ministère, elle a mentionné la révision en cours du Code des investissements, et la lutte contre la fraude et la contrefaçon. Sur le plan régional, il est prévu la mise en œuvre de deux importants programmes, à savoir le Programme qualité Afrique de l'Ouest et le programme de restructuration et de mise à niveau de l'industrie des Etats membres de l'UEMOA.

Pour conclure, madame Tehoua a lancé un appel à la communauté internationale pour continuer à appuyer l'ensemble des initiatives visant à créer les conditions favorables au développement du secteur privé, avant de déclarer ouvert le séminaire.

Le séminaire s'est poursuivi par des discussions en atelier autour de quatre sous-thèmes : la bonne gouvernance dans le cadre du processus de relèvement économique post crise ; la contribution des acteurs économiques dans la promotion de l'éducation, la formation et l'emploi dans le contexte de consolidation de la paix ; Environnement sécuritaire et développement des affaires dans le contexte de reconstruction post crise ; et la place du secteur privé ivoirien dans l'intégration économique régionale.