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DR Congo

République démocratique du Congo : dégradation préoccupante de la situation des populations civiles

Depuis le mois de mai, les conditions de sécurité et la situation humanitaire se sont détériorées pour des milliers de civils du Nord-Kivu et du Sud-Kivu, dans l'est de la République démocratique du Congo (RDC).

En effet, des informations continuent à faire état de nombreuses exactions commises contre des civils, notamment des viols, des meurtres, des pillages et des destructions de maisons, qui contraignent des dizaines de milliers de personnes à fuir. Ainsi, dans les territoires de Lubero (partie sud), Walikale, Rutshuru et Masisi, la situation demeure préoccupante. Depuis le début de l'année, on estime que, dans le Nord-Kivu, plus de 300 000 personnes se seraient déplacées pour échapper aux conséquences du conflit armé et aux violences qu'elles subissent de la part des porteurs d'armes.

Selon une étude indépendante réalisée récemment pour le CICR, 76% des habitants de la RDC ont été touchés d'une manière ou d'une autre par le conflit armé, 58% ont été déplacés, 47% ont perdu un proche et 28% connaissent une personne qui a été victime de violences sexuelles.

Si les effets du conflit armé s'y font moins sentir que dans le Nord-Kivu, l'insécurité a également augmenté dans la province du Sud-Kivu, o=F9 plus de 100 000 personnes auraient fui ces trois derniers mois, à la recherche d'abris et de protection, se sentant de plus en plus menacées et craignant de se retrouver piégées par l'avancée du conflit armé. Les territoires de Shabunda, Kalehe, Mwenga et Walungu sont les plus touchés par cette dégradation des conditions de sécurité dont souffre avant tout la population civile.

C'est dans cet environnement, caractérisé par une absence totale de protection pour les civils et l'augmentation des actes de violence les visant directement, que le CICR et la Croix-Rouge de la RDC mènent diverses actions : dialogue confidentiel avec les parties au conflit afin de garantir l'accès aux populations affectées, mais aussi fourniture d'une aide alimentaire et médicale d'urgence via les centres de santé existants aux déplacés comme aux habitants des zones concernées, amélioration de l'accès de la population à l'eau potable et recherche de proches séparés en raison du conflit armé.

Protection de la population civile et promotion du droit international humanitaire (DIH)

En prenant note des violations du DIH rapportées sur le terrain, les délégués du CICR s'efforcent de mieux comprendre les difficultés auxquelles est confrontée la population civile. Tout en préservant l'anonymat des victimes, le CICR recueille des témoignages permettant de présenter des allégations de violations aux parties au conflit et de les sensibiliser au DIH.

Les activités visant à secourir les personnes qui en sont la cible se poursuivent, notamment par le biais de programmes réalisés en faveur des victimes de violences sexuelles.

Le CICR entretient des contacts bilatéraux avec les belligérants afin de leur rappeler leurs obligations découlant du DIH, en particulier celles qui ont trait au respect et à la protection des populations civiles.

Au cours des mois de mai et de juin, quelque 110 porteurs d'armes et plus de 200 représentants de la société civile et des autorités locales ont participé à des séances de sensibilisation aux règles essentielles du DIH.

Rétablissement des liens familiaux

Les équipes du CICR et de la Croix-Rouge de la RDC poursuivent leurs activités en faveur des personnes séparées par les situations de conflit armé, en accordant une attention toute particulière aux enfants non accompagnés, et notamment aux enfants libérés des forces et groupes armés.

Le CICR continue de suivre 697 familles, dont 216 enfants ayant quitté les forces et groupes armés.

Au cours des mois de mai et de juin 2009, les efforts du CICR et de la Croix-Rouge de la RDC ont permis à 17 familles d'être réunies dans les deux provinces du Kivu.

Malheureusement, les besoins restent énormes et 43 nouvelles demandes de recherches ont été enregistrées à travers le pays.

Assistance en vivres et en biens de première nécessité

- Dans les localités de Rumangabo, Kabaya, Gisiza et Bushenge, ainsi que dans le groupement de Kisagari (Rutshuru), 25 055 personnes retournées chez elles ont bénéficié d'une distribution de vivres et de savon.

- Sur les axes Burhambia-Kikuvo-Kamandi-Vuhoyo et Luofu-Miriki, plus de 35 000 personnes ont bénéficié de distributions de vivres et d'articles ménagers. =C0 Butalongola, 134 familles récemment déplacées ont également reçu des vivres et des articles ménagers.

- Afin de soutenir la production maraîchère des ménages, les équipes du CICR poursuivent leurs évaluations auprès de trois associations maraîchères de Nyamilima auxquelles la CRRDC et le CICR fournissent des semences et du matériel agricole. =C0 Kiseguro-Katwiguru-Kisharu environ 7 000 ménages ont reçu des semences maraîchères et des outils.

- Au Nord-Kivu, la Croix-Rouge de la RDC a organisé une distribution d'articles ménagers en faveur de 227 familles déplacées, ayant fui des territoires de Walikale et Masisi en raison de l'insécurité qui y règne.

Eau et assainissement

- Le CICR a continué à réhabiliter le réseau d'eau de Sake, qui dessert près de 43 000 personnes et a poursuivi la construction d'un système d'approvisionnement en eau à Kitshanga, qui permettra à près de 45 000 personnes d'avoir un meilleur accès à l'eau potable.

- =C0 Kibirizi, le CICR est en train de renforcer le réseau d'eau potable qui approvisionne 31 500 habitants ; en outre, il a contribué à lutter contre une épidémie de choléra qui a frappé la ville au mois de mai en fournissant de l'eau en urgence et en organisant la désinfection des lieux à risques, en collaboration avec les volontaires locaux de la Croix-Rouge de la RDC.

- Le CICR et les volontaires de la Croix-Rouge ont continué de distribuer de l'eau potable aux personnes déplacées à Kitshanga (32 000 bénéficiaires) et à Vitshumbi (16 000 bénéficiaires).

- Le CICR, en collaboration avec la REGIDESO, a présenté les résultats d'une étude portant sur le développement du réseau hydraulique de Goma aux autorités et aux organisations humanitaires. Le but est de permettre aux différents partenaires actifs dans ce domaine d'avoir une approche globale pour relier les 600 000 habitants de la ville au réseau d'approvisionnement en eau d'ici à 2015.

- Au cours du mois de mai, le CICR a construit un puits équipé de trois pompes à main pour 2 500 habitants de la ville de Kanyabayonga, située dans une zone touchée par le conflit o=F9 se trouvent de nombreuses personnes déplacées.

- Un nouveau système d'approvisionnement en eau potable a été inauguré dans les villages de Bulambo et Mumole, desservant une population de 15 000 personnes.

- De même, le village de Mwenga, qui compte 13 800 habitants, a bénéficié de l'installation d'un nouveau système d'approvisionnement en eau potable.

- Le réseau d'eau potable de Ciriba, qui alimente 6 700 personnes, a été réhabilité.

Informations complémentaires :

Inah Kaloga, CICR Kinshasa, tél. : +243 81 700 85 36

Kerstan Cohen, CICR Goma, tél. : +243 81 036 68 12

Anna Schaaf, CICR Genève, tél. : +41 22 730 22 71 ou +41 79 217 32 17