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Haiti

Haïti : Document de stratégie pays et programme indicatif national pour la période 2008 - 2013

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RéSUMé

Depuis la chute des Duvalier, en 1986, Haïti a traversé une succession de crises institutionnelles et politiques qui ont culminé avec le départ du président Aristide, en février 2004. Au cours de ces années de conflit et de mauvaise gouvernance, l'état a connu une décapitalisation continue qui a fortement hypothéqué sa capacité à prévoir, à mettre en oeuvre et à coordonner ses priorités de développement. L'état n'a pas pu fournir les services de base minimaux à une population déjà très vulnérable. Le secteur privé est resté prudent dans ses investissements et le pays a perdu son faible tissu industriel. La société civile émergente s'est investie dans la fourniture de service de base, cependant l'absence de politiques sectorielles n'a pas permis de capitaliser sur ces ressources.

Le gouvernement de transition s'est engagé dans une meilleure gouvernance politique et économique qui a permis la tenue d'élections crédibles en 2006. Le pays dispose désormais d'un président élu, d'un gouvernement de coalition, d'un Parlement et d'élus locaux et municipaux. Après des années de polarisation extrême, le pays connaît un climat plus serein o=F9 les libertés fondamentales sont mieux respectées.

Le gouvernement, issu des urnes, considère la restauration de l'état comme sa priorité. Il est accompagné dans ce processus de redressement par la mission des Nations Unies pour la stabilisation d'Haïti (MINUSTAH) et par la communauté internationale qui s'est fortement mobilisée ces dernières années dans le cadre de coopération intérimaire (CCI) qui a fixé les besoins et les objectifs de reconstruction. Un document de stratégie nationale pour la croissance et la réduction de la pauvreté (DSNCRP) a été finalisé en 2007 pour inscrire dans la durée ces objectifs de développement.

Cependant, la situation sécuritaire reste tendue, principalement dans la capitale, et les défaillances du système judiciaire handicapent encore lourdement l'affirmation de l'état de droit. L'impunité, la corruption et le climat d'insécurité, alimentés par le commerce illicite de la drogue et par les revenus des activités criminelles, touchent tous les secteurs de la population et hypothèquent le redémarrage économique.

La coopération communautaire a souffert de cette absence de gouvernance et, suite à la crise politique de 2000, les reliquats ont été «réorientées au bénéfice des populations» dans le cadre des «mesures appropriées» de l'article 96 de l'accord de Cotonou. Après la levée de ces mesures en 2004, les ressources disponibles ont été intégralement consacrées à la réhabilitation dans une situation de post-conflit et au soutien de la démocratie à travers l'appui au processus électoral.

La programmation de l'Union européenne, qui, pour la première fois, a été réalisée conjointement avec les états membres, retient trois secteurs de concentration, qui répondent à son objectif premier de réduction de la pauvreté: l'éducation, la consolidation de la gouvernance et la réhabilitation des infrastructures, principalement routières. En s'appuyant sur la valorisation du capital humain, qui reste la meilleure ressource du pays, l'objectif est de redonner à l'état central, mais aussi aux collectivités territoriales, les moyens de gouverner, tout en renforçant les bases de la croissance par l'investissement dans la réhabilitation des infrastructures.

Afin d'exploiter au mieux la complémentarité avec les interventions des états membres, les ressources du programme indicatif du 10e FED de la Communauté européenne prendront plus spécifiquement en charge l'appui à la décentralisation et la restructuration du réseau routier.