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Niger

Niger : un partenariat pour assurer l'accès à l'eau potable et l'assainissement

Par Kinvi Amoussou et Moustapha Diallo

Malgré le fait que le droit à l'eau ait été assimilé au niveau international à un droit de l'homme, la majorité de la population nigérienne n'y a pas accès. Dans plusieurs régions du pays, les populations ont recours à l'assainissement autonome pour l'évacuation des excrétas et se servent à la source là où elle existe, dans les fleuves ou les réserves pluviales naturelles, s'exposant ainsi à la consommation d'eaux souillées.

Des milliers de puits construits par le gouvernement, il y a des décennies, sont devenus pollués à défaut d'être complètement taris. A certains endroits, le spectacle est désolant, le décor intenable à la vue. Des puits traditionnels avec de simples trous creusés dans le sol et une simple corde pour remonter une eau très souvent mélangée à la boue. Un drame qui pose de manière irréfutable le problème de l'accès à l'eau et à l'assainissement dans ce pays.

« D'après les statistiques, prés de 90% de la population nigérienne n'a pas accès à l'assainissement de base et prés de 40% n'a pas accès à l'eau potable » explique Kinvi Amoussou, Délégué Eau et Assainissement de la Fédération Internationale au Niger.

Une situation particulièrement pénible pour les populations exposées à des maladies diarrhéiques et au choléra mais également à une baisse de la productivité qui les confine de façon chronique à l'insécurité alimentaire. Ce sont les groupes les plus vulnérables, à savoir les femmes et les enfants qui souffrent le plus de cette situation.

Avec le Projet Eau et Assainissement, mis en œuvre par la Croix Rouge nigérienne avec l'appui technique de la Fédération Internationale, sous financement du gouvernement du Qatar à travers le Croissant-Rouge qatari, il existe une lueur d'espoir.

Pour Kinvi Amoussou, « Le Projet d'eau et d'assainissement vise principalement la construction et la réhabilitation de 256 points d'eau protégés (puits et forages), la construction 60 latrines scolaires, la distribution de 2500 dalles de latrines familiales et la promotion de l'hygiène dans les Régions de Tahoua, Tillaberi et Zinder où les taux de mortalité infanto -juvénile sont les plus élevés au Niger. »

Aujourd'hui, un an après le début d'exécution du projet, plusieurs ouvrages ont été réalisés. « 85 forages ont été réhabilités, prés de 100 puits réhabilités ou construits, 43 latrines scolaires construites et 2500 dalles de latrines fabriquées et en cours de distribution dans les trois régions ciblées par le projet » précise M. Kinvi avant de souligner que « les travaux se poursuivent pour le reste des ouvrages et finiront avant fin octobre 2007».

Le Projet Eau et Assainissement, soutenu également par des Sociétés Nationales Participantes (Croix Rouges Suédoise, Australienne et Allemande), comporte un important volet de sensibilisation axée à la fois sur le changement de comportement mais aussi sur la maintenance des ouvrages. Une action dignement remplie par les volontaires de la Croix Rouge Nigérienne.

« On n'est plus obligé de marcher durant des heures sous un soleil de plomb, pour nous approvisionner en eau impropre à la consommation et source de nombreux problèmes de santé. Maintenant nous buvons une eau de qualité grâce au projet », explique Aicha, une résidente de Zinder, visiblement comblée.

Des propos confirmés par Kinvi Amousou, qui révèle « une diminution des maladies diarrhéiques dans les localités bénéficiant des ouvrages » mais aussi «une eau de qualité et en abondance pour les populations et le cheptel ».

Grâce à ce partenariat, l'eau et l'assainissement sont désormais devenus accessibles pour des milliers de Nigériens. Ce qui fait dire au Ministre de l'Hydraulique de la République du Niger lors d'une tournée sur le terrain : « que le modèle de construction de la Croix Rouge/Croissant Rouge soit suivi dans tous les autres projets d'eau et d'assainissement ».

A travers ce projet, la Fédération Internationale a jeté au Sahel, les bases de son Initiative Mondiale de l'Eau et de l'Assainissement (GWSI), en partenariat avec le gouvernement du Qatar et le Croissant Rouge de ce pays pour assurer l'accès à l'eau potable et à l'assainissement à 250 000 personnes de Zinder, Tillaberi et Tahoua.