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Côte d'Ivoire

Côte d'Ivoire : le désarmement à l'ordre du jour

Par Pierre Emangongo
Les forces loyalistes et rebelles ivoiriennes se sont réunies samedi dernier à Yamoussoukro sous la médiation du premier ministre Charles Konan Banny. Cette ultime rencontre a eu pour objectif de renouer symboliquement le fil du dialogue entre les frères ennemis. A l'issue des discussions les deux parties ont convenu de se rencontrer le 4 avril pour aborder concrètement les questions en suspens telles que le désarmement ou l'état-major intégré. Ce qui permettra à Banny de résoudre définitivement la polémique entre l'opposition et le camp présidentiel sur l'ordre des priorités concernant l'identification de la population et le désarmement.

PIERRE EMANGONGO KUNGA

Un mois après le sommet des cinq principaux leaders politiques ivoiriens, les états-majors de l'armée loyaliste et de la rébellion se sont à leur tour réunis, sous la médiation du Premier ministre Konan Banny, pour renouer le dialogue interrompu à l'été 2005, rapporte l'Afp.

La rencontre, sécurisée notamment par des Casques Bleus marocains, s'est déroulée dans une ambiance décontractée à la Fondation Félix Houphouët-Boigny de Yamoussoukro, la capitale économique du pays. Elle a réuni les chefs d'état-major, le général Philippe Mangou (loyaliste) et le colonel Soumaïla Bakayoko (rebelle), ainsi que leur délégation.

Après un peu plus d'une heure de discussion, les deux délégations ont décidé de se retrouver dès le 4 avril à Bouaké (centre), le quartier général des Forces nouvelles, pour aborder concrètement les questions en suspens telles que le désarmement ou l'état-major intégré.

ADRESSE DE BANNY AUX FORCES

« Les Ivoiriens ont le regard tourné vers vous », a averti M. Konan Banny à l'ouverture de la journée, comme pour leur rappeler qu'une précédente réunion en juin 2005, à Yamoussoukro, avec les mêmes protagonistes, avaient adopté des conclusions restées lettre morte.

« Le gouvernement attend de cette réunion des résultats qui puissent (...) servir d'accélérateur aux autres volets du programme de sortie de crise, en particulier les problèmes d'identification (des populations) en vue d'aller aux élections par l'établissement d'une liste électorale incontestée et incontestable », a ajouté le Premier ministre.

UN COMPROMIS SUR L'ORDRE DE PRIORITES

Konan Banny, nommé le 4 décembre dernier par la communauté internationale avec pour mission le désarmement et la réinsertion des combattants, la réunification du pays et l'organisation d'élections générales au plus tard fin octobre 2006, est confronté actuellement à un désaccord entre les deux parties en conflit sur l'ordre des programmes à accomplir.

Les partisans de Laurent Gbagbo affirment qu'il faut désarmer les combattants avant de recenser la population tandis que rebelles posent comme préalable d'obtenir des papiers d'identité ivoiriens, via le programme d'identification des populations, avant de déposer les armes.

Mais à considérer le bon déroulement des travaux de Yamoussoukrou le week-end, le ministre ivoirien de la Défense Réné Aphing Kouassi est optimiste quant au meilleur avenir politique qui se profile à l'horizon de la Côte d'Ivoire.

Participants à cette rencontre se sont, selon lui, dépassés en faisant table rase des intérêts privés et particuliers, envoyant que le seul intérêt de la Côte d'Ivoire.